Page:Rosny aîné – Daniel Valgraive, 1891.djvu/215

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sant les yeux de Daniel, fit reparaître l’antithèse : la stagnation cérébrale des temporisateurs, le flétrissement avant terme, la minéralisation de rêves toujours plus immobiles, toujours moins vivaces…

Il parla, d’une voix un peu tremblée :

— Je voudrais mettre Charles hors de l’accident… Je puis mourir…

Hugues se détourna, nerveux. Daniel continua :

— Je puis mourir… et je dois plus que tout autre le prévoir…

— Pourquoi ? fit Hugues avec brusquerie et presque avec colère…

— Tu sais bien, mon ami… Mais admettons que je ne doive pas mourir…, que mon mal se guérisse…, il faut pourtant prévoir…

Hugues avait la gorge serrée. Il prit