Page:Rosny aîné – Daniel Valgraive, 1891.djvu/214

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tant voulu la gravité, l’unité, la solennité.

Le proverbe : « Ne remets pas à demain… » le harcela. Irréfutable d’abord, par contraste, le dicton parut bientôt banal, trop simple et plein d’arrogance. L’« à demain » fut la douce et noble arme par qui des faibles et des souffrants maintiennent la profondeur, la pureté et l’intégrité de leur personne, par qui les individualités lentes développent de graves notions d’impartialité et de patience, abritent des facultés de choix, des noblesses exquises contre les chocs brutaux de la vie, créent d’infinis principes de conservation, des habitudes de foi et d’espérance, sacrifient les adresses triviales à des mouvements rares et déliés…

Un rais de soleil brusque, en éblouis-