Page:Rosny aîné – Daniel Valgraive, 1891.djvu/232

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l’a-t-il oublié à tout jamais — et alors sa séparation avec les autres est « déjà » éternelle. De nouveau sa main tâta, vers la muraille :

— C’est singulier…, je pense encore…, mes idées ont encore un lien… et je ne puis me rappeler une chose qui est — je le sais — d’une simplicité excessive… Je sais à présent, toutefois, que c’est vers la muraille…

Les souvenirs s’alentissaient, la force nerveuse aussi, Daniel tombait dans un assoupissement mortuaire, sans aucune, aucune convulsion. En trois minutes toutes ses idées se raréfièrent, se séparèrent. Alors, l’idée de son Œuvre fut prédominante. Ses maximes centrales, si souvent répétées dans sa vie et surtout en ces dernières saisons, susurrèrent en lui sur un mode doux et solennel. Il