Page:Rosny aîné – Daniel Valgraive, 1891.djvu/67

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teur, un jeune homme, auprès de la maîtresse du logis.

Le vieillard l’épia. Sur sa petite figure élégante, en ses deux yeux chiffonnés, à mille variations de nuances, il passa une satisfaction sèche. La coquetterie de sa fille avec ce jeune homme, il l’approuvait sournoisement sans oser bien se le dire. Avec un plaisir frileux, il y voyait un début d’humiliation pour son beau-fils Daniel qu’il détestait sans motif avouable, par un sentiment d’Espèce plus que d’Individu, dont les ramifications obscures lui échappaient. Daniel, quoique frêle et maladif, représentait des croyances de loyauté et de vigueur, de droiture et de justice qui consternaient la versatilité essentielle du vieillard. Puis, même en dehors de toute antipathie, celui-ci avait une volupté à com-