Page:Rosny aîné – Daniel Valgraive, 1891.djvu/69

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frais comme un beau fruit, dans la clarté des lampes et la familiarité des choses se cacherait la ruse de la femme, un rire de vieux conte, l’impalpable trahison…

Le vieillard s’en réjouit, puis s’en défendit, étant peureux, indolent, plein d’horreur pour tout drame. Une colère de Daniel, l’idée d’un péril, le brûla comme un contact électrique, pour s’effacer immédiatement sur sa molle mémoire et faire reparaître la rancune sénile.

Il ressortit de nouveau de sa rumination pour observer Clotilde et répercuta, par similitude de nature, les sensations de sa fille. Mais si elle était avide comme lui d’un intermède, comme lui confusément rancuneuse du stoïcisme de Daniel et surtout de ce que ce stoïcisme s’accrût depuis plusieurs mois, là où le père