Page:Rosny aîné – Daniel Valgraive, 1891.djvu/74

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Une tenture s’écarta devant une face pâle et triste dont l’apparition fit tressaillir la jeune femme. La causerie rompit net, le vieillard ouvrit les yeux et se retourna, tandis que le nouveau venu murmurait :

— Ah ! Cheyne !… va bien ?

Son ton était vague, il avançait d’une manière pénible, son regard s’élançait de prunelles trop dilatées. Tout son être disait la souffrance, la tension des idées fixes, une âme lucide dans un organisme débile. Il parut ne pas remarquer la rupture des attitudes et répondit à une question de Cheyne :

— Oui, j’ai passé mars sans encombre… C’est, paraît-il, la mauvaise période pour mes frères en maladie… Maintenant, je puis, à la rigueur, guérir…