Page:Rosny aîné – Daniel Valgraive, 1891.djvu/97

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ressemblait encore à ceux que les peuples épuisés, au bord de leur tombe, délèguent vers les jeunes et vigoureux barbares, ceux dont l’âme est restée haute et bonne à travers les Bas-Empires.

Puis il songea à Hugues :

— Pauvre Hugues !… Comme il a pâli !…

Il eut d’abord un instinctif tressaillement de joie à songer que son ami partageait ses angoisses. Il le revit pâle, silencieux, gardant son tact et sa réserve, mais surveillant Clotilde, allant aux mêmes soirées qu’elle. Il eut un peu de remords à voir l’abîme où son soupçon avait plongé l’autre. Comme ces remèdes qui transforment momentanément un organisme, quelques paroles avaient condamné Hugues à l’infini du soupçon,