Page:Rosny aîné – Daniel Valgraive, 1891.djvu/98

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à la honte de la jalousie, à la noire tristesse de dissimuler, d’espionner.

— Ah ! que tout au fond il l’aimait !… et quelle grandeur d’avoir tant d’années enfoui cette forte passion !

Mais pourrait-il, en cette crise, dissimuler à Clotilde et surtout au père sa surveillance et son émotion ? Tant qu’il avait dû se sacrifier à l’amitié, sa tenue avait été parfaite, mais à présent ?

— Ne faut-il pas souhaiter, en somme, qu’il y mette un peu de maladresse, qu’il attire l’attention de Clotilde ? Il apparaîtra, malgré tout, plein de noblesse et de retenue…

Sans transition, Daniel éprouva une colère contre Hugues. Il trouva monstrueux qu’il osât être pâle et tremblant de jalousie. Toute l’illogique du cœur se leva contre l’ami, lui reprocha ce qui,