Page:Rosny aîné – La Tentatrice, 1897.djvu/62

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

paré de membrures velues. Un gros robinier, tout couvert de verrues, frappé de la hache, jetait quatre bras énormes, vrai monstre infirme devant de fins et harmonieux tilleuls, lisses, brillants, aristocratiques. Puis des érables sycomores redressant leurs troncs gris d’acier, de calmes marronniers étalant fortement leurs ramures, un orme qui, vers la cime, abritait une famille de gigantesques champignons, des charmes solides, carrés, l’air d’athlètes…

Je ne sais pas pourquoi le souvenir de ce matin-là m’est demeuré si fixe, mais les moindres détails en sont photographiés dans ma mémoire. L’air