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Page:Rosny aîné – La Tentatrice, 1897.djvu/73

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ment et la brise les agitait, par grappes ; leurs petits corps frissonnaient serrés les uns contre les autres. Il en sourdait un hosanna joyeux, éclatant, une véritable clameur de vie.

Tout à coup Mary se détourna. Sur ses beaux traits blêmes je revis l’histoire mystérieuse. Grandie, droite dans sa robe virginale, elle baissait les yeux toute tremblante.

— Mary…, commençai-je.

Les paupières se levèrent, les yeux apparurent éblouissants, pleins d’une expression farouche, craintive et hardie, et l’âme tout entière, une pauvre jeune âme traquée, y parut.