Page:Rosny aîné – La Tentatrice, 1897.djvu/97

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me suis raidi dans mon devoir, j’ai mis entre Mary et moi une barrière infranchissable, mais d’autant plus ma pauvre âme est-elle esclave. À chaque acte de résistance, je sens mieux ma faiblesse. Je suis condamné à l’amer supplice d’un amour toujours croissant et d’une espérance toujours décroissante. Mes sens, mon ouïe surtout, sont devenus d’une acuité extrême ; je reconnais le pas léger de Mary dans sa chambre, alors que deux étages nous séparent : elle m’est ainsi toujours présente.

J’ai maigri et pâli au point que mon maître, si distrait, s’en inquiète. Je suis enfin