Page:Rosny aîné – La Tentatrice, 1897.djvu/98

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douloureusement vaincu, misérablement condamné — et je n’ai, en conscience, rien fait pour mériter mon supplice. La seule volonté d’une fillette a tout résolu ; mon amour n’est point né de lui-même, mais de l’impérieuse puissance d’un autre amour. Hélas ! il n’en est pas moins violent pour m’être imposé ! Jamais amant ne souffrit plus de la beauté de sa bien-aimée ; jamais jaloux ne connut de plus sombres insomnies.

Ah ! petite fille ! si j’avais pu jadis prévoir combien ta présence me serait un jour chère et exécrable, de quel élan j’aurais fui l’hospitalière demeure de mon maître !