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Page:Rosny aîné - Au château des loups rouges, 1929.djvu/16

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Catherine aussi en était sûre. Elle dressait une silhouette belliqueuse ; ses yeux d’ombre ardente ressemblaient à des yeux de louve.

— Ils sont dans la cour… Ils viennent… ils viennent ! soupira la jeune fille. Et aucune grâce à attendre !…

Subitement, elle se vit entre leurs mains ; aux tortures se mêlait cette chose ignoble dont elle ne se faisait aucune image et qui en semblait plus épouvantable.

— Faut se défendre ! dit Catherine.

Elle ouvrit la porte, elle traversa le vestibule avec l’allure d’une bête des bois ; et elle reparut bientôt avec la hachette, le sabre, le revolver et le fusil de chasse :

— Nous avons douze balles ! dit-elle… On peut tirer à travers le judas… et s’ils ne sont pas atteints, il y a chance pour qu’ils aient peur.

Quoiqu’elle n’eût point les nerfs rustiques de Catherine, Denise n’était pas lâche. Elle