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Page:Rosny aîné - Au château des loups rouges, 1929.djvu/15

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comporte de rudesse et de brutalité. Puis, elle était heureuse, elle apercevait un avenir aussi captivant que l’avait été son enfance… L’attente dans la nuit en était plus terrible…

Catherine s’était assise près de la porte, sur une chaise basse. Elle tendait l’oreille. Il y avait encore en elle l’esprit ancien, quand le paysan redoutait éternellement l’aventure, les châtelains, les soudards, les bandits pareils à des fantômes. Elle aussi avait peur, mais non la peur qui désarme.

— Y a un revolver, la hachette, le sabre à Monsieur, et même le fusil de chasse ; je sais comment on le charge, Mademoiselle…

Un aboiement furieux, frénétique, l’interrompit, puis le rauquement de la bête qui attaque… Enfin, un hurlement aigu, un hurlement d’agonie…

— Jaguar est mort ! chuchota Denise.

Elle s’était levée ; elle tremblait de tous ses membres. Elle n’avait aucun doute : Jaguar venait de périr.