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Page:Rosny aîné - Au château des loups rouges, 1929.djvu/167

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la province. À la lutte, il a battu le bûcheron Marlouze et le meunier Caraval… deux hommes comme des chevaux…

Le rôdeur jeta un coup d’œil sournois sur Frameraye.

— Vous êtes fort, vous ! dit-il avec une déférence qui demeurait hargneuse… Je voudrais bien vous voir contre lui.

— Tout arrive ! fit doucement Guillaume. Vous la connaissez bien, la Terre des Loups Rouges ?

— Oui… C’est toute une affaire d’y entrer… les herbes mêmes vous espionnent… ça n’aurait pas été la peine. Deux ou trois fois, quand j’avais pas vingt ans, j’ai été y voir. Alors, je sais ! Y sont là-dedans des tas de familles, chacune séparée des autres par les marais… La plus forte, c’est les Javerne… Y vivent comme avant la Révolution.

De vagues projets s’ébauchaient dans l’esprit de Guillaume. Si l’homme se décelait sauvage, son visage exprimait une sorte de