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LA DEVINERESSE



C’est en 1904 que je perdis mon père, raconta Pierre Larmouze, et que je vis pour la première fois la férocité sociale. J’avais près de quinze ans, j’ignorais les peines et les misères de la vie ; malgré ses malheurs et ses dettes, mon père ne m’avait jamais laissé subir aucune privation. Sa mort me mit d’abord en présence de la famille, des oncles et des tantes, qui tinrent conseil et finirent par me mettre en apprentissage chez un cordonnier, ivrogne brutal, qui me condamnait à un travail de forçat et me nourrissait de rogatons.