Page:Rosny aîné - Dans les étoiles, 1919.djvu/88

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Enfermé dans un atelier méphitique, je devins maigre et jaune. Je pris en dégoût l’existence. À cet âge, les jours sont longs comme des semaines et les mois comme des années. Il semblait que mon supplice ne devait jamais finir. Que de fois, dans ma soupente, ai-je pleuré en silence et souhaité la mort…

Un matin que je réparais une paire de bottines, la porte de l’atelier s’ouvrit brusquement et je vis paraître une grande femme maigre, aux yeux noirs comme des mûres et aux cheveux crespelés. Mon maître était en train de me molester. Un flot de paroles boueuses coulait entre ses dents cariées. Il levait la main pour frapper, mais cette main fut brusquement rabattue et l’arrivante cria :