Page:Rosny aîné - Dans les étoiles, 1919.djvu/94

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était par terre, le nez sanglant, et, comme beaucoup d’êtres qui ne doivent leur courage qu’à leur force, la défaite le rendait lâche. Il n’osa pas reprendre le combat.

Les autres me considéraient avec une terreur superstitieuse. Ils ne proférèrent pas une seule parole, mais leur crainte m’isolait autant que leur colère… Je me sentis seul, irrémédiablement seul…

Je cachai ma tristesse à ma tante du mieux que je pus. Mais elle finit par s’en apercevoir. Le dimanche suivant — elle ne recevait pas le dimanche — elle m’attira sous un des vieux tilleuls. On était au mois de mai. La nature