Page:Rosny aîné - Dans les étoiles, 1919.djvu/95

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cachait sa férocité sous les parfums, les branches reverdissantes, les herbes fraîches et la grâce des oiseaux.

Les yeux couleur de mûres m’enveloppèrent d’un regard mélancolique :

— On t’a insulté, mon chéri ! murmura-t-elle… J’ai eu tort de te prendre avec moi… Ah ! ce n’est pas ma faute si j’ai dû exercer cette profession. Si tu savais… si tu savais… J’étais malade… sans forces… sans ressources… incapable de gagner mon pain… Le hasard me mit sur la route d’une femme qui faisait ce que je fais… J’ai appris… J’ai réussi… et cela ne me fatiguait pas, ou si peu… Ai-je fait du mal ? Je ne crois pas… J’ai beaucoup consolé… J’ai donné de l’espérance…

Elle m’avait pris la main ; une ten-