Page:Rosny aîné - La Femme disparue, 1927.djvu/125

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mon héritière naturelle. J’ai cru jusqu’à présent que cette héritière était Micaëla, mais il est à peu près certain aujourd’hui que ce sera ma fille Rosario. Vous savez que je la croyais morte, et il n’y avait pas la moindre raison pour ne pas le croire. Sa mort n’avait présenté aucune particularité suspecte ; elle fut seulement plus douloureuse, parce qu’elle survint pendant que j’accompagnais mon mari, alors malade, lors d’un voyage indispensable aux États-Unis. Quand nous revînmes, je fis en sorte de revoir le corps : il ressemblait incontestablement à celui de Rosario, mais avait subi des changements qui ne permettaient pas une reconnaissance minutieuse ; d’ailleurs, nous n’avions aucun motif pour soupçonner ni les êtres ni les circonstances. Et, quoique j’eusse eu je ne sais quel doute obscur, je ne pensai jamais par la suite à Rosario que pour la pleurer… Or, je viens de recevoir une lettre qui éclaire le passé et change la signification de toute mon existence. Cette lettre émane de la veuve d’un