Page:Rosny aîné - La Femme disparue, 1927.djvu/126

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ancien serviteur des Escalante, et en voici la traduction :

« Madame,

« Avant de mourir, mon mari, Ramon Arcos, m’a confessé qu’il avait enlevé votre fille Rosario et qu’il lui avait substitué le corps d’une morte. Il n’est pas entièrement responsable de cette mauvaise action : elle lui fut commandée par une personne qui avait un grand pouvoir sur lui. Jamais il n’a voulu me dire le nom de cette personne, ni même si c’était un homme ou une femme. Je vais partir pour l’Europe : je vous apporterai votre petite Rosario. Vous la reconnaîtrez, tellement elle ressemble à son père, et vous pardonnerez à Ramon, qui a voulu réparer son crime et s’en est amèrement repenti. Il m’a dit aussi d’être prudente, parce qu’il avait du danger. »

« Cette lettre est datée de Montevideo ; elle ne porte aucune adresse : vous comprendrez, mon cher Michel, dans quelles transes mêlées de joie je vis depuis plusieurs jours. Je recopie