Page:Rosny aîné - La Femme disparue, 1927.djvu/165

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Alerte, Dévorant !

Dévorant monta à la manière d’un félin et Loup-Garou se mit à gronder : il devait y avoir quelque péripétie. Si Michel avait eu leur prodigieuse ouïe, il aurait su que le bruit de la course venait de s’éteindre. Il ne le sut pas, mais il devina une anomalie en voyant l’attitude des bêtes et leur tactique : au lieu d’aller en ligne droite, elles s’écartaient, elles tournaient, selon l’enseignement de Martial quand il voulait attaquer de flanc ou cerner l’ennemi. « L’homme s’était-il arrêté ? Attendait-il, embusqué derrière la crête, prêt à l’attaque ou à la défense ? » Dans le doute, Michel allait plus lentement.

Quand Loup-Garou, toujours plus impulsif, parvint en haut, il apparut que l’homme n’attendait point. L’aboi rude et bref de la bête annonçait tout autre chose qu’une présence. Michel grimpa comme un bouquetin. Et, arrivé près du chien, il comprit : le drille avait disparu.

Il n’avait pu se cacher ni sur la pente nue,