Page:Rosny aîné - La Femme disparue, 1927.djvu/164

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dans les fourrés de la forêt profonde. Dévorant, le plus sagace, savait maintenir Loup-Garou qui avait des fougues brusques. Ils chassaient au nez, mais aussi à l’ouïe : tous deux discernaient promptement le rythme de l’être poursuivi, qu’il fût bipède au quadrupède.

Quand on fut au haut du mamelon, on revit le bandit, dans un creux qui menait vers une autre crête. En peu de minutes, les bêtes aux reins d’acier, l’homme aux jarrets de cerf, eussent rejoint cet être trapu, qui n’avait pour lui que son souffle. Eux aussi avaient des poitrines infatigables, des cœurs solides et riches d’énergie. Si Michel n’avait suivi que son instinct, il eût d’un élan fondu sur l’homme. Mais il ne voulait pas risquer en vain sa vie ; il fallait d’abord atteindre et punir ceux qui s’étaient attaqués à Francisca. Il suivit à trois cent pas, comptant épuiser le fugitif.

L’autre traversa la manière de ravin qui séparait les mamelons, escalada la pente, tourna la tête quand il fut au sommet et de nouveau devint invisible.