Page:Rosny aîné - La Femme disparue, 1927.djvu/187

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tefois, elle inclinait vers des idées de vengeance. Deux ou trois fois, elle s’anima à ce sujet, et son visage sortit de sa torpeur.

— Aucun des membres de la famille, affirmait-elle, ne fut avide d’argent. Les pauvres — qui n’étaient que relativement pauvres — vivaient insoucieux. À l’époque où le père et la mère de Micaëla ne jouissaient que d’un revenu modeste, je ne les ai jamais vus s’inquiéter du lendemain. Gregorio s’amusait des moindres choses comme un enfant, C’était un de ces hommes qui trouvent de la volupté à boire un verre d’eau fraîche, et il riait de joie devant une rose ou un rayon de soleil. Carmen était une sainte — une sainte gaie… Non, croyez-moi, il doit y avoir une histoire d’amour… ou une injure, à l’origine de cette affaire.

— Mais, objectait Simone, pourquoi tout s’est-il assoupi depuis tant d’années ?

— C’est peut-être une apparence ! Du reste, n’y a-t-il pas eu une nouvelle affaire ?

— Laquelle ?… La mort de Ramon.