Page:Rosny aîné - La Femme disparue, 1927.djvu/188

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La tante haussait les épaules avec un dédain tranquille.

— Pourquoi la mort de Ramon ?

Mlle de Vaugelade devait bien s’avouer que ces causeries ne dissipaient aucune ombre. Tout demeurait vague, lointain, opaque. Elle finit par ne questionner qu’au hasard de l’inspiration. Elle vivait avec une intensité croissante. Cette obsession qui avait commencé en elle, quelques heures après l’arrivée de l’inspecteur, ne cessait plus une minute. Simone se sentait incapable de découvrir des indices matériels, mais il lui semblait qu’elle pouvait tirer quelque chose, par voie intuitive, des faits acquis. Comme trop d’idées lui passaient par la tête pour les retenir toutes, elle griffonnait des notes et, quelquefois, prenait un croquis. La relecture des notes établissait des corrélations nouvelles. Par malheur, tout restait négatif. Son travail ressemblait, avec moins de méthode, aux travaux de ces savants qui aiment à procéder par élimination. Seulement, les savants ont en vue « un résidu » qu’ils connais-