Page:Rosny aîné - La Femme disparue, 1927.djvu/25

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garde les aurait abattus comme des sangliers. Si, par surprise, ils réussissaient à se glisser jusques auprès des portes ou des fenêtres, il leur faudrait tenter un assaut dont ils seraient sûrement victimes.

Aussi la fugitive arrivait pleine de confiance. Un doute commença de naître lorsqu’elle se trouva près de la clôture. La maison était silencieuse, les volets fermés. La jeune femme passa brusquement de l’espérance à la terreur…

Le garde était en tournée ; la fugitive aurait dû se le dire, mais l’instinct avait dominé, le grand instinct d’illusion sans quoi l’homme succomberait aux menaces perpétuelles du monde !…

Francisca ouvrant la porte à clairevoie, qui fermait au loquet, heurta successivement aux panneaux de chêne et aux volets de fer : tout était clos. Et, quand bien même la maison eût été ouverte, comment résister à l’assaut des trois hommes ?

— J’y aurais trouvé des armes, se dit-elle.

Elle fit deux ou trois fois le tour de la