Page:Rosny aîné - La Femme disparue, 1927.djvu/28

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niers. Il fallait, il est vrai, franchir le lac. Mais elle connaissait un havre où l’on amarrait un canot grossier, presque un bac, qui servait tantôt au passage, tantôt à la pêche. Cet endroit était assez proche. Si elle pouvait l’atteindre, ou bien elle trouverait le canot vide et pourrait s’en servir, ou bien il y aurait un ou deux pêcheurs, ou encore le bac serait en route et elle appellerait au secours. À la rigueur, elle irait à la rencontre des sauveteurs : elle savait nager…

Elle obliqua à droite, à travers un fourré d’abord, puis par une sente qu’elle avait parfois pratiquée. Ce changement de route lui fut favorable. Car les bandits ayant atteint à leur tour la maison du garde, Martin releva des traces de la fugitive, reprit la chasse avec une quasi-certitude, mais il dépassa la bifurcation. Puis, comme le terrain devenait mou et qu’il n’y percevait aucun vestige, il revint sur ses pas et siffla le rassemblement.

Ce signal apprit à Mme de Escalante que son avance s’était accrue.