Page:Rosny aîné - La Femme disparue, 1927.djvu/40

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— Va bien ! riposta le jardinier qui n’avait pas l’habitude de discuter. Je vas essayer de saisir Barguigne.

Simone s’en retourna avec le valet de chambre. Comme la route descend légèrement, ils employèrent moins de temps qu’ils n’avaient fait à l’aller. À l’orée de la forêt, attendait un jeune garçon, envoyé du château, selon qu’il avait été convenu.

— Eh bien ? s’écria Simone.

— Il n’y a aucune nouvelle de madame.

Cela tomba comme un glas. Le soir parut plus fauve. Au couchant, la braise colossale des nuages s’éteignait avec lenteur. Une lune montait, plus sanglante que le crépuscule, Le malheur semblait caché dans les futaies comme une bête sauvage.

— Allons voir, dit Simone, sur la route des Tourbières.

Sur la route des Tourbières, il n’y avait personne, soit que les serviteurs fussent encore en forêt, soit qu’ils eussent pris le chemin du château… Simone s’obstinait à inter-