Page:Rosny aîné - La Femme disparue, 1927.djvu/39

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rouge pleuvent sur le tronc des arbres et le sol pâlissant. Pendant quelques minutes, les passereaux se plaignent. Puis, un lourd frémissement affaisse les feuillages, et les mélancolies sans bornes s’emparent de l’étendue.

Simone sent la force de l’antique nature ; la menace des futaies pèse sur son cœur fragile.

— Que faire ?

— Je vas vous dire, fit Monnerod qui, dans ce milieu sauvage, prend de l’autorité. Sauf respect, je continuerai par ici : ça me connaît. C’est l’heure où le camarade Martial Barguigne rapplique au gîte. Il connaît la forêt, mademoiselle, comme un vieux loup. Et des yeux de lynx !

— Mais vous allez être seul !

— C’est plutôt vous, Mademoiselle. Moi, avec ma trique, mon revolver et mes bons yeux, faudrait être malin pour me prendre. J’aurais voulu vous voir hors de la forêt.

— Ne vous inquiétez pas de moi, fit Mile de Vaugelade.