Page:Rosny aîné - La Femme disparue, 1927.djvu/43

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Son luxe croissait sur le sein sacré de la terre. Il goûtait l’aventure des saisons et la vie innombrable, les chants du merle, de la grive et de l’alouette, l’appel d’horloge du coucou, le croassement des corbeaux, la plainte du chat-huant, la voix de vieille femme des grenouilles parmi les roseaux et les nymphéas, le raire du chevreuil et du cerf, et tous les frissons, toutes les clameurs, tous les chuchotements, tous les bégaiements des ramures.

Il ignorait, en somme, combien toutes ces choses remuaient en lui l’instinct des temps farouches.

Sans le dénoncer, il se divertissait à combattre le braconnage. Habile à défaire les collets ou à rompre les pièges, il faussait aussi les traces à l’aide de ses chiens, Dévorant et Loup-Garou, et jetait les braconniers sur de fausses pistes.

Quelques-uns lui cherchèrent noise et s’en repentirent. Astucieux, leste et brave, adroit au tir, au bâton et à la lutte, il s’aidait de ses chiens au nez subtil et aux crocs de granit. À la