Page:Rosny aîné - La Femme disparue, 1927.djvu/44

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fin, les rôdeurs s’arrangèrent pour braconner loin de Barguigne.

Cet homme s’était pris de sympathie pour les gens des Éperviers. Il y écoulait ses fraises, ses framboises, ses fleurs sauvages, mais surtout on s’y intéressait à sa personne.

Mais c’est Maurice Vaugelade qu’il aimait. Encore enfant, ce dernier ne connaissait rien de plus beau qu’une excursion avec Barguigne. Et Barguigne, en retour, s’éjouissait de guider le jeune garçon.

Le temps n’avait pas défait cette affection, car c’en était une. Maurice partait en randonnées avec l’errant ; il apprenait à connaître la vie mystérieuse de la forêt, à la manière des Indiens, des Malais de Bornéo, des vieux Celtes et ne devait jamais oublier le secret mélancolique des solitudes.

Comme elle songeait, Simone crut ouïr un aboiement lointain :

— Avez-vous entendu ? fit-elle, en se tournant vers Jacques.