Page:Rosny aîné - La Femme disparue, 1927.djvu/49

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— Croyez-vous, s’enquit Simone, que vous pourrez suivre le chemin parcouru par Mme de Escalante ?

Martial désigna ses chiens, orgueilleusement.

— Avec eux, mademoiselle !… Y a qu’une seule chose qui pourrait nous arrêter.

— Et quoi donc ? intervint Fontane.

— L’orage !

Martial tournait son visage vers l’Occident. On y distinguait des nuages couleur ardoise, entremêlés de lueurs pâles.

— Oui, l’orage seul.

— Mais il n’y a pas d’orage.

— Pas encore, non, mademoiselle ; même, je ne sais pas s’il y en aura. Tout de même, ces nuages-là et l’odeur de l’air !… Mais ce ne sera pas avant deux bonnes heures. D’ici là, nous pourrons faire de la besogne.

— Mais, insista Simone, pourquoi l’orage vous arrêterait-il ?

— À cause de la pluie. Si c’est une grosse pluie, elle lavera le sous-bois, et nous perdrons notre gros atout, je veux dire le nez des chiens.