Page:Rosny aîné - La Femme disparue, 1927.djvu/50

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Aussi, faut que chaque minute profite. Je vais filer devant avec Auguste. M’sieu le maire organisera une battue, une battue en éventail, de manière à couvrir la droite et la gauche.

— Martial, s’écria Mlle de Vaugelade d’un ton de prière, je vous accompagne.

— C’est qu’y faudra aller vite.

— J’irai vite.

— C’est qu’y faudra marcher sous bois et grimper ; y a des granits.

— J’aiderai Mlle de Vaugelade lorsqu’il le faudra, intervint Philippe.

Il n’était pas négligeable : ses gestes décelaient l’homme entraîné aux sports.

— Comme vous voudrez ! acquiesça Barguigne. Seulement, si vous ne pouvez pas me suivre, je ne m’arrête pas ! Faudrait encore quelqu’un avec vous et Auguste.

— Ce sera moi ! fit mollement le valet de chambre.

Il parlait par devoir ; des images de viandes rouges, de pommes de terre frites, de miches, dansaient une sarabande dans sa cervelle.