Page:Rosny aîné - La Femme disparue, 1927.djvu/58

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mures, l’immense respiration de la forêt. Là-bas, Martial Barguigne promène son fanal de corne.

— La voiture, fait Simone d’une voix de songe.

On discerne le caisson verni du coupé, le grand corps du cheval étendu sur la chaussée, et, vers la gauche de la voiture, un autre corps que Martial examine…

La mort plane sur la sylve, elle change de fantastique manière la forme des choses. Simone, assurée que doña Francisca gît à quelques pas de son serviteur, demeure paralysée… À la fin, elle se rapproche et, tremblante :

— Mme de Escalante est là ?

— Non ! répond Martial, qui, après avoir regardé à l’intérieur de la voiture, s’engage dans la futaie.

Un espoir sans forme se mêle à l’angoisse de la jeune fille, Philippe, le jardinier Auguste et l’homme envoyé par le maire se tiennent devant le cadavre : la majesté de la mort enveloppe le cocher Marcel.