Page:Rosny aîné - La Femme disparue, 1927.djvu/89

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— Et s’ils se croient poursuivis, dame ?

— Ils risquent de se débarrasser du butin. Ah ! si je pouvais les cerner brusquement, la nuit, par exemple…

— Il me semble qu’on le peut, remarqua Philippe. À condition qu’ils soient dans le pays.

Les yeux tranchants de Duguay se fixèrent sur le visage du jeune homme.

— Ils peuvent être dans le pays, monsieur. Mais alors, ils ont un plan très retors. Leur jeu normal est de filer sur Paris. C’est la bonne forêt des fauves ! S’ils étaient dans les environs tout de même, comment les cerneriez-vous ? Feriez-vous télégraphier aux maires et aux gendarmeries ?

Un sourire narquois plissait la lèvre rase du détective :

— Je m’en garderais bien : riposta Philippe. Les maires et les gendarmes feraient presque sûrement des sottises. Non, je lancerais dans différentes directions des messagers sûrs. Et je