Page:Rosny aîné - La Jeune Aventureuse, 1928.djvu/114

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rendait supportables des élucubrations qui, cohérentes, eussent été très ennuyeuses.

Car il y a un charme dans l’incohérence littéraire et c’est ce qui fait l’agrément des récits laissés par des fous. Logiquement conduits, les souvenirs de Mme de Cortambergues n’eussent laissé place pour aucune suggestion. Rédigés selon les contingences de la mémoire et de l’inspiration, il leur arrivait de paraître fort savoureux.

Le travail n’était pas compliqué ni fatigant. Marcelle suivait avec aisance le débit mesuré de la dame. Il y avait des intervalles de repos, assez nombreux, pendant lesquels Mme de Cortambergues bêchait sa mémoire ou s’accordait quelques minutes de causerie.

En jour, elle s’enquit :