Page:Rosny aîné - La Jeune Aventureuse, 1928.djvu/44

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sait, et ce pays qu’écrasa si souvent la détresse humaine revoyait une aube.

Les deux femme n’y étaient pas insensibles ; leur douleur palpitait avec l’espérance universelle mais, transies d’inquiétude, elles essayaient de scruter les lendemains.

— Voilà, dit enfin Marie. Nous aurons trois mille francs.

— Quelques mois ! fit Marcelle.

— Comme ces mois vont passer vite, puisque quatre ans de la guerre inexpiable ont passé. Quelques mois et puis ?

Il y avait les deux petits, il y avait Manuel encore presque enfant… Il y avait la douce habitude de vivre sous un chef qui prend toute peine à sa charge. Voici qu’il faut faire face au monde dur.

— En sortir ! dit Marie. Et que faire ?

Le soupir de toutes les misères.

— On peut ! affirma Marcelle.