Page:Rosny aîné - La Mort de la Terre - Contes, Plon, 1912.djvu/119

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signes précis le faisaient reconnaître. Il avait abrité, depuis l’atterrissage à l’Équatoriale des Dunes, toutes les tendresses, les rêves et les espérances de la suprême famille humaine… Targ arrêta les outils qui commençaient à le soulever, il le considéra avec effroi et douceur. Quelle énigme cachait-il ? Quel drame allait-il révéler au malheureux recru de tristesse et de fatigue ?

Pendant de longues minutes, le veilleur hésita à reprendre sa tâche. Enfin, élargissant une des déchirures, il se laissa glisser dans la demeure.

La chambre où il se trouva était vide. Quelques blocs l’obstruaient, qui avaient arraché un lit de la muraille et l’avaient écrasé. Une table était réduite en miettes, plusieurs vases d’alumine souple aplatis sous les pierres.

Ce spectacle avait le caractère indifférent des destructions matérielles. Mais il suggérait des scènes plus émouvantes. Targ, tout tremblant, passa dans la chambre voisine ; elle était vide et dévastée comme la première. Successivement, il visita tous les recoins de la maison. Et, quand il se trouva dans la première pièce, à quelques pas de la porte d’entrée, une stupeur se mêla à son angoisse.

— Pourtant, chuchota-t-il, il est assez naturel que, au premier signe de danger, ils aient fui au-dehors…

Il essaya de se figurer la manière dont s’était produit le premier choc et aussi l’image qu’Érê