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UN SOIR

Il fit un signe impératif. Ses compagnons se levèrent en silence et se dirigèrent vers le corridor.

Alors, lui, me fixant de ses yeux féroces :

— T’as bien fait ça ! dit-il à voix basse. Et je sais que tu n’es pas un bavard. Les bavards, vois-tu, j’ai remarqué que ça ne vit pas longtemps !

Il me tendit sa main énorme, et, ma foi, j’y mis la mienne avec la joie terrible d’un homme qui échapperait aux griffes du tigre…

— C’est promis ! dit encore le brigand. Et merci !

J’écoutai leurs pas décroître dans la nuit. La vie me parut fraîche, prodigieuse, éternelle…