Page:Rosny aîné - La Mort de la Terre - Contes, Plon, 1912.djvu/61

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les rais de sa radiatrice. La plate-forme était assez large pour qu’un homme s’y tînt debout et même exécutât de faibles mouvements. Au-dessus, une rainure du roc permettait à la rigueur de fixer les crochets de l’échelle ; ensuite, l’ascension semblait praticable, jusqu’à l’endroit d’où l’Oasite était tombé. Au-dessous, rien que le gouffre, avec des murailles verticales.

— Je puis remonter, conclut le jeune homme… Mais la descente est impossible…

Il ne songeait plus qu’il venait d’échapper à la mort : seul, le dépit de l’effort vain agitait son âme. Avec un long soupir, il lâcha la saillie et, s’accrochant aux aspérités, il réussit à s’établir sur la plate-forme. Ses tempes bourdonnaient, une torpeur tenait ses membres et son cerveau ; son découragement était si lourd qu’il se sentait peu à peu succomber à l’appel vertigineux de l’abîme. Quand il se ranima, il promena instinctivement ses doigts sur la muraille granitique et s’aperçut de nouveau qu’elle se dérobait, vers la moitié de sa hauteur. Il se baissa alors, il poussa un faible cri : la plateforme se trouvait à l’entrée d’une cavité, que les rais de la radiatrice révélèrent considérable.

Il eut un rire silencieux. S’il allait à la défaite, du moins n’aurait-il pas couru une aventure qui ne valait pas la peine d’être tentée !

S’assurant qu’aucun outil ne lui manquait et surtout que l’échelle d’arcum était en bon ordre, il s’engagea dans la caverne. Elle étalait une voûte