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tendresse ; un peu de son ancien amour réchauffa l’homme. Mais, tout de suite ressaisi par l’inévitable :

— Je ne veux pas ! dit-il.

Tous le supplièrent – longtemps. Targ essaya même de l’entraîner de vive force ; Manô résistait avec la puissance invincible de l’inertie.

Comme l’heure avançait, on déchargea de ses provisions le quatrième planeur, et, après une prière suprême, Targ donna le signal du départ. Les avions s’élevèrent dans le soleil, Arva jeta un long regard sur la demeure où son compagnon attendait l’euthanasie, puis, secouée de sanglots, elle silla sur les solitudes sans bornes.

XII

Vers les oasis équatoriales

Targ se dirigeait vers les oasis équatoriales : les autres ne recélaient que la mort.

Au cours de ses explorations, il avait visité la Désolation, les Hautes-Sources, la Grande-Combe, les Sables-Bleus, l’Oasis-Claire et le Val-de-Soufre : elles contenaient quelque nourriture, mais pas une goutte d’eau. Seules, les deux Équatoriales gardaient de faibles réserves. La plus proche, l’Équatoriale des Dunes, distante de quatre mille