Page:Rosny aîné - Le Cœur tendre et cruel, 1924.djvu/194

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se rapprochant, et d’une voix ardente :

— Dites ?

— Quoi que je dirais ?

— Que vous m’aimez un peu.

— Un peu, fit-elle avec une pointe de malice. Pour sûr…

— Mieux que les autres ?

Elle haussa les épaules.

— J’sais pas… Je vous connais pas encore beaucoup… Tout de même !

Dans une soudaine audace, il saisit la main de Stéphanie, une main trapue, un peu râpeuse, brune et rouge. — Mais déjà le poignet était lisse, l’avant-bras rond et laiteux… Il embrassa d’abord la main, à petits coups. Elle le regardait faire, plus curieuse qu’émue. Sournoisement, la lèvre de Georges monta le long du poignet et de l’avant-bras, jusqu’à la saignée où courait un lacis