Page:Rosny aîné - Le Cœur tendre et cruel, 1924.djvu/234

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— C’est bien vrai ! dit-elle avec duplicité… mais enfin, j’avais peur…

Encore craintif, il osa toutefois lever sur elle des regards ardents, et le désir, entravé dans l’émotion, grandissait à mesure ;

— Peut-être ne m’aimiez-vous pas… ou guère ?

— Oh ! fit-elle avec véhémence… dites tout, mais pas cela… on ne peut pas aimer plus que je ne vous aimais |

— Est-ce vrai… est-ce bien vrai ? cria-t-il, saisi d’un orgueil enivrant.

— Comme mon existence… Si vous saviez ce que vous étiez alors pour moi… comme tout le reste m’était indifférent…

— Même lui ?

— Lui !… Il n’existait plus !

Il poussa un cri bas, profond, un cri de