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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI

« Comme je voudrais voir la Terre avec vous ! »

Longtemps cela m’a paru impossible ; puis, grisé par l’émouvante présence, je me demande si c’est vraiment impossible. Pourquoi ne ferions-nous pas un troisième voyage vers Mars pour la ramener ?

Violaine, Jean et même Antoine en ont parlé. Avec un outillage construit d’après nos expériences, nous pourrions facilement prolonger le séjour.

Ainsi que Grâce, le Chef Implicite souhaite ardemment de voir la Terre, d’autant plus qu’il ne redoute aucunement la mort : il y est tout à fait résigné.

Je dis à Grâce :

« Je crains, s’il vous arrivait malheur, de ne pouvoir survivre. »

Elle demeura un moment pensive, puis son désir et sa jeunesse l’emportant :

« Il ne m’arrivera rien ! »

L’étreinte, la volupté impondérable.

Enfin, la voix d’Aldébaran se fit entendre. Il était là, avec Véga et Antarès à une faible hauteur.

Il disait :

« Nous avons trouvé ! »

Ces trois notes m’envahirent avec des résonances presque douloureuses. Puis, réaction purement joyeuse. La petite main de Violaine pressa la mienne, cependant qu’Aldébaran continua :

« Nous pouvons créer aux limites des régions tripèdes une zone que les Zoomorphes ne pourront franchir. Nos essais sont décisifs. Dans quelques