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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI

delà des distances prévues. Peu à peu l’équilibre se rétablit. Plus lentement toutefois chez Violaine qui faillit plusieurs fois s’étaler sur le sol.

Elle riait, joyeuse de cette légèreté qui la gênait pourtant.

« C’est comme en rêve ! » dit-elle.

Puis :

« C’est tellement mort, qu’on finit par avoir de la sympathie pour les Zoomorphes. »

Rieuse, elle se mit à courir, et, cette fois, après quelques bonds gigantesques, perdit l’équilibre. Elle se redressa sur-le-champ, sans guère se ressentir de cette chute :

« Aucun animal terrestre n’aurait pu me suivre, même le plus rapide lévrier… ni un aigle ou un faucon. »

Elle reprit sa course, en la modérant. Je la suivais en me retenant d’aller vite, mais j’allais tout de même à une allure vertigineuse…

Soudain, je la perdis de vue : elle venait de disparaître au détour d’un gros roc pourpre.

De ne plus la voir, dans ce désert formidable, m’inquiéta. J’accélérai le mouvement. Je tournai le roc.

Elle gisait sur le sol, immobile. À une encablure se tenait un grand Zoomorphe enveloppé d’une lueur bleuâtre qui s’éteignit avant que je fusse à proximité.

Malgré mon angoisse, je ne perdis pas le sens de la nécessité : un jet de radiations arrêta le monstre.