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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI

— Temporairement, si la Terre suit une marche plus ample et plus lente, comme il est presque certain.

— Nous aurions plus tard des équivalents des Zoomorphes et des Éthéraux.

— Nous ! s’exclama Violaine en riant. J’accepte ! »

La bête noire, après une hésitation, s’était retirée devant une force supérieure et le Léviathan venait d’ouvrir sa victime d’où jaillissait un liquide couleur d’or.

« Tout compte fait, et malgré ma dent contre les Zoomorphes, fit Jean, la manière des forts de se nourrir aux dépens des faibles est moins grossière que cette dévoration féroce.

— Et vraisemblablement, chez les Éthéraux, il n’y a pas même la lutte pour l’élément ou l’énergie.

— Alors, vieux tapir, le progrès aurait un sens sur cette petite sphère ? »

Antoine, levant les bras en signe d’incertitude répondit :

« Tâchons de rejoindre nos amis les Tripèdes.

— Et ne nous trompons pas sur leur habitat. Il pourrait nous en cuire.

— Croyez-vous ? dit Jean. Notre légende s’est sûrement répandue dans toute la Tripédie : j’estime que nous serions bien reçus partout. La vraie raison pour préférer, de beaucoup, nos amis aux autres, c’est que nous avons créé une langue qu’ils sont seuls à comprendre sur Mars. Au reste, ils sont tout proches.

— Là-bas, derrière la forêt agamique. »