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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI

le roc dur et sinistre, le désert nu et, en apparence, complètement stérile : en réalité, d’une fécondité extraordinaire, puisqu’une innombrable population zoomorphe y trouve les éléments nécessaires à sa subsistance.

On sait que tous les Zoomorphes, même ceux qui soutirent de l’énergie aux autres, peuvent subsister sans autre alimentation que celle fournie par le sol. Les espèces qui demeurent immobiles ne sont point, comme nos plantes, attachées au sol. Au reste, l’immobilité n’est jamais complète : si leurs déplacements nous avaient échappé d’abord, c’est qu’ils ne sont perceptibles qu’après un très long temps : tel Zoomorphe avance d’un demi-millimètre en une heure, un peu plus d’un centimètre par jour, alors que d’autres, surtout les géants, atteignent des vitesses fantastiques : plus de cent kilomètres à l’heure. On conçoit qu’une première approximation comme celle du début de notre précédent voyage nous avait fait croire qu’une grande majorité de Zoomorphes étaient fixés au sol. Nous ne nous étions jamais attardés, même pendant une heure, à observer les mêmes individus.

Quant à la génération zoomorphe, nous sommes loin encore d’en concevoir le mécanisme. Elle est très lente d’abord. Elle comporte d’autre part des groupements. Aucune trace de sexe, non plus que de reproduction individuelle.

Les groupes semblent donner naissance à des corpuscules épars, une sorte de poussière au sein de laquelle se forment des nébules presque impercep-