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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI


temps les plus lointains, les repas des Tripèdes ne se composent que d’aliments liquéfiés qu’ils absorbent à l’aide de tuyaux comparables à des roseaux.

Leur vie personnelle et sociale est très libre. On peut dire que l’ère du crime est close pour eux ; l’ère de la vertu aussi. Comme ils n’ont besoin d’aucun effort pour respecter la liberté d’autrui, ils ne connaissent plus la pauvreté ni la richesse ; chacun fait sa part de travail avec autant de naturel qu’une fourmi, mais en gardant son individualité.

Les Tripèdes capables de violence sont devenus extraordinairement rares ; on les considère comme des déments.

Est-ce à dire qu’ils n’ont pas de passions ? Oui, et fort vives, qui toutefois ne gênent pas le prochain. La pire aurait pu être l’amour. Ils le subissent aussi impé-