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Page:Rosny aîné - Les navigateurs de l’infini - NRC, 1925.djvu/214

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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI


indicibles passèrent, mystérieux oiseaux migrateurs de l’âme.

Puis elle reprit :

— Je suis très heureuse de vous voir maintenant auprès de moi !… C’est comme si votre présence m’avait fait renaître ! Si heureuse que vous ne pouvez pas me comprendre.

À ces mots, une exaltation inconnue me souleva :

— Et moi aussi, dis-je, je suis singulièrement heureux… d’un bonheur aussi neuf que le matin de ma vie !

Je m’étais incliné, nos épaules se touchèrent, le bras de Grâce se posa doucement sur mon cou. J’eus alors la prescience d’une sensation qui dépassait toutes les sensations humaines…

Mais le Chef Implicite entra, accompagné d’Antoine.