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Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/121

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clair que le pauvre enfant me racontait l’histoire de Sabine. Il vit mon attention, et de nouveau son visage exprima la consolation et l’espérance, tandis qu’il poursuivait.

Or, voici la chose émouvante à laquelle j’assistai. Le radeau emportait Sabine, puis il abordait à une île ; Sabine descendait conduite par le chef noir, et… le quatrième morceau de bois prenait sur le radeau la place de Sabine.

Une fulguration d’orage m’éclaira. L’enfant blessé riait et poursuivait son récit, suivi maintenant avec une plus frémissante palpitation qu’un drame de Shakespeare : Sabine et le chef restaient dans l’île…, le quatrième morceau de bois continuait sa route sur le radeau, et voilà que le cinquième morceau de bois surgissait, se saisissait du quatrième, se précipitait avec lui dans le lac !…

L’enfant riait encore, et cette fois je com-